Repères pour résister à l’idéologie dominante, un livre de Gérard Mauger
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L’idéologie dominante est un discours de maintien de l’ordre. De façon générale, elle porte chacun à se convaincre qu’il faudrait désormais accepter « l’ordre social » tel qu’il s’est imposé comme « allant de soi » : avec enthousiasme ou en traînant les pieds avec l’espoir de « sauver les meubles ».
Le souci d’ancrer ces « repères pour résister à l’idéologie dominante » dans l’actualité impose de se plier aux exigences d’un agenda fixé par les médias et/ou les politiques et exclut pratiquement toute possibilité d’enquête systématique.
Ainsi ces « repères » ne concernent-ils que des échantillons « significatifs » de l’idéologie dominante (sur les classes populaires, sur quelques notions-clés de l’idéologie dominante, sur la vie politique) sans viser l’exhaustivité et sans prétendre à la représentativité.
Outre leur intention de clarification, de démystification, de rupture avec « le sens commun » (avec ses « évidences », son ethnocentrisme, ses propensions à la « déshistoricisation », à la « naturalisation », à la « psychologisation ») ces repères ont aussi, et peut-être surtout, une vocation pédagogique.
En définitive, il s’agit, comme l’écrit Jacques Bouveresse, de « passer du statut de sociologue pour sociologues à celui de sociologue pour tout le monde », de montrer en acte l’intérêt d’une lecture sociologique des discours médiatiques et politiques et, ce faisant, d’une invitation et d’une initiation à la pratiquer pour son propre compte.
Gérard Mauger est sociologue, directeur de recherches émérite au CNRS, chercheur au Centre Européen de Sociologie et de Science Politique (CNRS-EHESS-Paris I) et membre de l’association « Savoir/Agir ».
Lire la tribune/recension de Gérard de Montlibert parue dans l’Humanité du 28 octobre 2013.