L’"évidence" du discours néolibéral
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par Thierry Guilbert.
« "Ce ne sont que des mots", dit l’adage populaire. Comme tout adage, celui-ci comprend une part de vérité et une part de fausseté et, comme tout énoncé à valeur générale, il sous-entend un "devoir faire". […] Or s’il faut se méfier des mots, leur dénier toute importance serait une attitude contradictoire : c’est justement parce qu’ils peuvent tromper que les mots méritent toute notre attention. »
Ainsi commence cet ouvrage qui se penche sur l’évidence du discours néolibéral en traitant de l’attitude des médias écrits à l’égard de l’actualité sociale récente : la représentation des mouvements sociaux de décembre 1995, d’avril-mai 2003, de l’automne 2010 ou encore de la « crise du CPE » de 2006 et de la « crise financière » de 2008.
A travers de nombreux exemples, l’auteur vise, non pas à mettre au jour un lexique propre au discours néolibéral, mais à analyser le fonctionnement à l’évidence de ce discours dans la presse et à en exposer divers procédés : l’utilisation des valeurs communes et de l’opinion publique, la « comparaison aux voisins » et la naturalisation de l’économie, la nomination des acteurs et des événements, et les procédés manipulatoires de persuasion. La question fondamentale qui est posée dans cet ouvrage concerne le rôle des médias dans la fabrication des opinions et des connaissances partagées.
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