Parution du numéro 54 de Savoir/Agir
par
popularité : 5%
Vous pouvez le commander :
1) Sur le site de l’éditeur, ici
2) En envoyant un chèque de 10€ (7€ pour le PDF) à : APSEI, 281, Bld Raspail, 75014 Paris
4) en librairie
Quel effacement de l’employeur
Avec la crise du Covid-19, une grande partie des travailleurs indépendants ou faussement indépendants, mais dépendant du marché des biens et services pour valoriser leur travail, se sont retrouvés sans ressources avec l’arrêt de leur activité. Les droits salariaux assis sur le poste de travail ont pu, pour leur part, protéger les travailleurs. Mais ils ont aussi montré leurs limites. Durant le confinement, le maintien du lien à l’emploi grâce aux mesures de « chômage partiel » a permis de maintenir les salaires à hauteur de 84 % et les droits liés à l’emploi. Les chômeurs ayant acquis des droits ont vu ceux-ci prolongés, dans des conditions qui, du fait des réformes mises en œuvre depuis les années 1980, sont cependant de plus en plus excluantes. Les salariés à statut (dans la fonction publique et ce qui reste des anciennes entreprises publiques) ont bénéficié pour leur part du fait que leur qualification est liée à leur personne : leurs ressources ne dépendent pour l’essentiel ni de leur capacité à vendre le produit de leur travail, ni de la mesure de leur travail, ni encore de la tenue d’un poste. En revanche, les diverses mesures prises par le gouvernement ont été assez peu efficaces pour les salariés en emplois précaires. Les intérimaires, par exemple, du fait de la nature même de leur contrat de travail, n’ont pu bénéficier du chômage partiel et ont vu s’effondrer le nombre de leurs missions. La gestion de la crise sanitaire rend ainsi davantage visibles les différents rapports conflictuels à l’employeur. Elle confirme que la protection des travailleurs est inégale selon les différentes formes d’institutions dans lequel le travail s’inscrit. Elle réactive, en interrogeant le caractère essentiel de certains métiers, les tensions sur la définition de ce qui est travail et donc de ce qui produit de la valeur économique et à quelle hauteur. Elle invite à réfléchir à une maîtrise collective des questions de travail.
Table des matières
Dossier
Quel effacement de l’employeur ?
Jean-Luc Deshayes
L’institution de l’entreprise
Claude Didry
« Longwy vous accueille, JVC nous jette »
Employeur territorial et firmes multinationales dans le bassin de Longwy des années 1980-2000
Jean-Luc Deshayes
La contestation sociale face à l’employeur, invisible derrière l’App. Le cas des plateformes de coursier·es.
Anne Dufresne
Qui est l’employeur dans le dispositif de Réussite éducative ?
Olivier Leproux
Quelle place pour l’employeur dans le cadre d’un droit à l’emploi ? Réflexion sur l’effacement de l’employeur dans l’expérimentation « Territoire zéro chômeur de longue durée »
Mathieu Béraud Jean-Pascal Higelé
Employer des intérimaires en CDI : entre nouvelles obligations et possibilités d’accroître la subordination
Claire Vivès
Les groupements d’employeurs d’insertion et de qualification Une intermédiation entre jugement d’employabilité et reconnaissance de qualifications territorialement définies
Maël Dif-Pradalier
L’évolution de la loi et de la jurisprudence sur les licenciements pour cause économique Vers une dilution de la responsabilité des groupes internationaux Pascal Depoorter
Paroles
Itinéraire d’un trader « Il y a aussi l’adrénaline : ce côté-là est hyper plaisant parce qu’on n’a jamais de routine »
Léa Sys
Grand entretien avec Bernard Cassen
« Un homme-orchestre engagé dans le débat d’idées »
Antony Burlaud
Idées
Moralisation de la Science et autonomie de la recherche
Yves Gingras
Citations et références. Pour une sociologie des habitus académiques
Louis Pinto