Patrick Lehingue. Subunda. Coups de sonde dans l’océan des sondages

jeudi 1er mars 2007
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JPEG - 4.8 ko La réalisation, la diffusion et le commentaire des sondages d’opinion se sont aujourd’hui banalisés tant par leur fréquence que par la prolifération des thèmes abordés. Chacun s’est progressivement habitué aux « révélations » des enquêtes d’opinion, intégrées dans « l’air du temps » au même titre que la publication des cours de la bourse, des prévisions météorologiques ou de l’horoscope… On a pourtant toutes les raisons de se méfier des sondages précisément parce qu’ils se présentent comme évidents et naturels dans le paysage démocratique. Soixante-dix ans après le coup de poker de Georges Gallup, nous sommes toujours prisonniers du raisonnement circulaire par lequel « l’inventeur » des enquêtes d’opinion devança toute critique raisonnée en faisant du sondage « la mesure de l’opinion publique » et de l’opinion publique « ce que mesurent les sondages ». Les métaphores approximatives du baromètre ou de la photographie, comme les argumentaires contradictoires des sondeurs, loin d’éclairer le débat, l’obscurcissent plus encore, en « naturalisant » cette technologie sociale. Sur la base des très nombreuses enquêtes d’opinion publiées au cours des derniers mois en France, trois questions sont abordées dans cet ouvrage : quel est le degré de précision ou d’exactitude de cet instrument de mesure ? que mesure-t-il exactement ? quels en sont les usages et les effets concrets ? Les réponses devraient contribuer à déstabiliser l’évidence qu’impose leur familiarité.