Parution du numéro 51 de Savoir/Agir

vendredi 19 juin 2020
par  Louis Weber
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Start-up  : avènement d’un mot d’ordre

La start-up n’a rien de neuf. Pourtant, en France comme dans tous les pays où les pouvoirs publics espèrent stimu­ler la croissance par l’innovation technologique et « l’éco­nomie de la connaissance », elle est érigée en modèle d’organisation désirable – et pas seulement pour les entre­prises. Les rhétoriques de la « disruption » et de l’innova­tion « de rupture » justifient ainsi les dépenses injectées dans ces jeunes entreprises promises à un bel avenir. Les idéologues, « évangélistes » de la high-tech, et les respon­sables politiques y voient à l’unisson un horizon vertueux, sinon indépassable. Au même moment, les start-up nations apparaissent dans le monde, expression de la volonté d’inoculer dans les consciences une certaine vision néolibérale du travail, de l’économie et de l’action publique (-privée). Si dans certains espaces économiques ce mythème circule sur le ton de l’évidence, dans l’indifférence des précédents historiques les plus confondants (l’explosion de la bulle Inter­net à l’orée du 21e siècle), l’intensification du « mode start-up » suscite aussi des résis­tances. De nombreux récits d’anciens employés dévoilent de l’intérieur les coulisses d’une activité dévorante, exposant au burn-out ou à l’insignifiance, caractéristique des bullshit jobs. Le propos de ce ­­­dos­sier est de contribuer à la connaissance de cette réalité, sur la base d’enquêtes de terrain faites ou en cours, et de retours d’expérience d’acteurs non dupes. Les terrains d’étude varient entre les « incubateurs », les grandes entreprises privées et publiques, les universités, les « écosystèmes innovants » de la Silicon Valley, les cabinets de conseil, les think-tanks et les entreprises de l’événementiel « startupiste ». Le tableau n’est pas complet mais, par recoupement, il permet de reconstituer le processus par lequel s’est imposé ce mot d’ordre, et ce faisant donne les moyens d’outiller une critique sociale de ces réalités.

La « startup » n’a rien de neuf. Pourtant, en France comme dans tous les pays où les pouvoirs publics espèrent stimuler la croissance par l’innovation technologique et « l’économie de la connaissance », elle est érigée en modèle d’organisation désirable – et pas seulement pour les entreprises. Les rhétoriques de la « disruption » et de l’innovation « de rupture » justifient ainsi les dépenses injectées dans ces jeunes entreprises promises à un bel avenir. Les idéologues, « évangélistes » de la high-tech et les responsables politiques y voient à l’unisson un horizon vertueux, sinon indépassable. Au même moment, les « startup nations » apparaissent dans le monde, et l’expression d’inoculer dans les consciences une certaine vision néolibérale du travail, de l’économie et de l’action publique (-privée). Si dans certains espaces économiques ce mythème circule sur le ton de l’évidence, dans l’indifférence des précédents historiques les plus confondants (l’explosion de la bulle Internet à l’orée du 21e siècle), l’intensification du « mode startup » suscite aussi des résistances. De nombreux récits d’anciens employés dévoilent de l’intérieur les coulisses d’une activité dévorante, exposant au burn-out ou à l’insignifiance, caractéristique des « bullshit jobs ». Le propos de ce dossier est de contribuer à la connaissance de cette réalité, sur la base d’enquêtes de terrain faites ou en cours, et de retours d’expérience d’acteurs non dupes. Les terrains d’étude varient entre les « incubateurs », les grandes entreprises privées et publiques, les universités, les « écosystèmes innovants » de la Silicon Valley, les cabinets de conseil, les think-tanks et les entreprises de l’événementiel « startupiste ». Le tableau n’est pas complet mais, par recoupement, il permet de reconstituer le processus par lequel s’est imposé ce mot d’ordre, et ce faisant donne les moyens d’outiller une critique sociale de ces réalités.

Table des matières

Éditorial

Sciences en danger, revues en lutte, Collectif des revues en lutte

Dossier Start-up  : avènement d’un mot d’ordre

Maxime Quijoux et Arnaud Saint-Martin

Les politiques françaises de «  startupisation  » de la science, Erwan Lamy

Légitimité de la critique et critique de la légitimité entrepreneuriale, Antoine Gouritin

Tous «  startupeurs  »  ?, Olivia Chambard

Docteurs, Pitches et ascenseurs, Jean Frances et Stéphane Le Lay

Modifier le vivant pour sauver la planète  ?, Gaëtan Flocco et Mélanie Guyonvarch

Des grandes entreprises et des start-up, Samir Bedreddine

Idées

Note sur les «  penseurs  » de la Silicon Valley, Arnaud Saint-Martin

Paroles

Marche ou crève, Anonyme

Chronique internationale

Un licenciement collectif dans une université finlandaise, Gaela Keryell

Actualités

Chirac après Chirac  ?, Annie Collovald

Recension

En quête de «  respectabilité  », Gérard Mauger

Rhétorique réactionnaire

Des Gilets jaunes aux syndicalistes en grève, Gérard Mauger

 


Brèves

12 décembre 2011 - Savoir/Agir vu par le Café pédagogique

Savoir / Agir : Les inégalités en éducation "La revue Savoir/Agir fait sa rentrée avec un (...)

24 novembre 2011 - Savoir/Agir n°17 : Une dépêche de l’AEF

L’Agence Éducation Formation vient de publier une dépêche sur l’article du numéro 17 de la revue (...)

31 octobre 2011 - Savoir/agir n°17 sur Liens socio

Liens socio consacre un compte rendu au numéro 17 de la revue, notamment au dossier "Les (...)

11 octobre 2011 - Savoir/agir sur Liens socio

Liens socio consacre un compte rendu de la publication suivante au dossier « La double réalité du (...)

27 septembre 2011 - La revue sur les sites

Où on parle du numéro 17 de la revue : http://www.association-ozp.net/spip... (...)