Savoir/Agir n° 9, septembre 2009
popularité : 39%
Le numéro 9 de la revue reste disponible
Vous pouvez le commander :
1) en envoyant un chèque de 10€ à :
APSEI
281, Bld Raspail
75014 Paris
2) en envoyant un message à association.apsei@orange.fr et en précisant l’adresse d’envoi. Le livre vous sera envoyé avec une facture
Le dossier : Les salaires de la peur, la fausse sortie a été coordonné par Romain Bertrand et Sylvain Laurens.
Criminologues de tous poils, experts en « risque terroriste », praticiens de la « géopolitique de la menace islamiste » : le champ politique et médiatique regorge de plus en plus de spécialistes, bardés de titres aussi nombreux que cryptiques, qui s’évertuent à rendre sensibles les multiples « menaces » censées peser sur notre quotidien démocratique. Rattachés à des instituts d’analyse stratégique autoproclamés, alimentant les rapports produits par des think tanks souvent liés aux administrations publiques répressives, ces experts de la peur apparaissent cycliquement, à l’occasion du drame d’un crime ou d’un attentat, sur les plateaux des journaux télévisés et dans les talk-shows. « Tireurs d’alarmes » qui ne résonnent que par leurs soins particuliers, ils sont cependant rarement pris eux-mêmes pour objet d’une réflexion critique sur les conditions de production et de circulation des discours de la menace antidémocratique.
Ce numéro de Savoir/Agir se propose de revenir en détail sur les trajectoires et le rôle joué dans le champ politique par ces acteurs, qui interviennent de façon récurrente dans le débat public au nom de leur connaissance dite spécifique d’un « risque collectif majeur », d’un « enjeu de société préoccupant ». Il passe au crible de l’enquête sociologique les spécialistes de la « sécurité », de la « banlieue », du « terrorisme islamiste », et propose ainsi une réflexion générale sur ceux qui tirent – selon les mots de Marx – un « bénéfice secondaire du crime ». Les contributeurs réunis dans ce numéro montrent, chacun à partir de son travail d’enquête, comment ces acteurs réussissent à faire exister, au sein de l’espace public, le besoin de leurs propres « compétences », et comment ils contribuent ainsi fréquemment à durcir et à consolider des représentations – du caractère « criminogène » des classes populaires ou de la dimension intrinsèquement guerrière de l’islam – pourtant invalidées depuis des décennies déjà par les sciences sociales.
Sommaire du numéro
Éditorial, par Frédéric Lebaron
Dossier : Les Salaires de la peur, Métiers et dividendes de l’expertise des risques
Présentation, par Romain Bertrand et Sylvain Laurens
Bénéficiaires secondaires du crime, selon Karl Marx, texte présenté par Gregory Salle
Quand les consultants se saisissent de la sécurité urbaine, par Laurent Bonelli
Gestion de risques et légitimité des élites, par Michel Daccache
La contribution des sociologues à l’existence d’un débat public sur « l’insécurité », par Julie Sedel
« Y aller ou pas ? ». Le sociologue critique face aux émissions politiques sur l’insécurité, avec Gérard Mauger.
Grand entretien
Réflexions sur la sociologie de l’opinion. De la nécessité de faire le lien entre espace social et espace des représentations de l’Europe, avec Daniel Gaxie
Paroles
Sébastien, 25 ans, « travailleur politique » au Parlement européen
La rhétorique réactionnaire
Excellence, d’excellence, par Louis Pinto
Chronique de la gauche de la gauche
Un été de rencontres, par Louis Weber
Actualité
La revanche du pétoncle ? Réflexions sur trente ans de néo-libéralisme britannique, par Keith Dixon
Europe
Barroso pour toujours ? par Christophe Bouillaud
Politiques d’ailleurs
Japon. Le vieillard, la nurse, le pêcheur et le robot, par Thierry Ribault
Pakistan. « La sharia1 ou le martyre ! » : éléments de sociologie des militant(e)s de la Mosquée rouge, par Amélie Blom
Alterindicateurs
Vers une économie du bonheur ?, par Frédéric Lebaron
Culture(s)
Représenter les représentants. À propos de Pierre Michon, Les Onze, par Gérard Mauger
Commentaires forum ferme